Les 13 clés EBP pour que les patients fassent leurs exercices de kinésithérapie à la maison : synthèse
Par Guillaume Deville
Introduction
L’année 2024 a été l’occasion d’un voyage approfondi à travers les 13 déterminants clés identifiés par Rachel Chester et son équipe, essentiels pour améliorer l’adhérence aux programmes d’auto-traitement et d’exercices à domicile. Chaque mois, j’ai partagé un billet de blog pour détailler un déterminant et proposer des stratégies concrètes afin de relever les défis rencontrés par les kinésithérapeutes et leurs patients. Ce dernier billet de l’année a pour but de résumer ces réflexions, d’offrir un aperçu global et de permettre à chacun d’identifier les points qui mériteraient un approfondissement.
1. Clarifier la compréhension du patient
Le premier billet portait sur l’importance de s’assurer que le patient a bien compris le programme d’exercices et sait le résumer. En vérifiant cette compréhension, nous réduisons les risques de malentendus, ce qui améliore la réalisation autonome des exercices. J’y ai partagé des techniques d’écoute et de questionnement pour stimuler l’échange et renforcer la clarté. Et je vous ai aussi invité à être vigilant sur les risques de demander directement au patient ce qu’il a compris, tout en vous proposant des stratégies pour diminuer ces inconvénients.
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2. Partager des explications et des instructions
Un mois plus tard, j’ai abordé la nécessité de partager des explications précises sur la pathologie, les exercices et les conseils associés. A nouveau, j’ai envisagé les problèmes qui peuvent survenir avec différentes manières d’éduquer nos patients. Et surtout je vous ai proposé des astuces pour minimiser ces problèmes. Par exemple j’ai insisté sur l’importance d’un équilibre entre l’oral et l’écrit, tout en rappelant que la surcharge d’informations peut dérouter le patient. Je vous ai aussi proposé d’inclure le patient dans le choix de la forme des instructions (écrite, audio, vidéo, etc.).
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3. Niveau d’activité physique du patient
J’ai ensuite exploré comment le niveau général d’activité physique influence l’adhésion. Les patients plus actifs, souvent déjà convaincus des bienfaits du mouvement, auront moins de mal à intégrer un programme d’exercices. Mais parfois ça ne suffit pas. Je vous ai donc proposé des idées pour renforcer leur sentiment d’efficacité personnelle. Pour les patients moins actifs, j’ai listé des techniques pour mobiliser leurs ressources internes et s’appuyer sur des ressources externe dans le but de les aider à trouver la motivation nécessaire.
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4. Pratiquer les exercices en consultation et recevoir le feedback du thérapeute
Faire pratiquer les exercices au patient pendant la séance permet de corriger la technique en temps réel et de renforcer la confiance de la personne dans sa capacité à le réaliser correctement. Dans ce billet, j’ai partagé des idées pour accorder suffisamment d’attention à cette pratique, tout en évitant les pièges tels que l’invalidation des préoccupations du patient. En effet, passer à côté des inquiétudes du patient lorsqu’il les exprime peut à la fois détériorer l’alliance thérapeutique et nous faire manquer une occasion nécessaire de renforcer le sentiment d’efficacité personnelle du patient.
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5 et 6. Sentiment d’efficacité personnelle
Ces deux déterminants, le numéro 5 et le numéro 6 sont fondamentaux. Ils sont liés à l’exercise self-efficacy et à la capacité à faire face aux difficultés rencontrées par les patients. J’ai détaillé des stratégies pour évaluer et augmenter la confiance du patient dans sa capacité à suivre son programme et à gérer les obstacles quotidiens. Le travail sur la motivation et la planification sont au cœur de ces interventions.
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7. Empathie et reconnaissance des difficultés
L’article sur l’empathie a mis en lumière l’importance de comprendre et de reconnaître les difficultés du patient pour pratiquer ses exercices. Il est crucial de savoir prendre en compte les différents challenges qui vont se présenter au patient. J’ai souligné le fait que la bienveillance ne suffit pas et qu’elle nous pousse facilement à tomber dans le piège du réflexe correcteur. Et je suis revenu sur la communication non-verbale et l’usage des reflets pour créer un climat de confiance et encourager l’engagement du patient.
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8. Perception de l’efficacité du traitement
Un patient convaincu de l’efficacité du traitement proposé est plus susceptible de s’y tenir. J’ai exploré des moyens pour vérifier et ajuster cette perception grâce à l’outil DDPD, permettant au patient d’être acteur de sa guérison et de se projeter dans le succès de son traitement. J’ai aussi envisagé la situation où nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord avec un patient sur le moyen de traitement à utiliser. Et j’ai détaillé une manière concrète, confortable et respectueuse, de mettre fin à une prise en soins.
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9. Nombre d’exercices prescrits
Trop d’exercices peuvent décourager le patient. J’ai donc présenté la règle du “less is more” et des alternatives comme le circuit training pour maximiser l’efficacité sans surcharger le patient. J’ai insisté sur la nécessité de choisir le bon nombre d’exercices et de prioriser en fonction de l’individu. En effet, nous pouvons supposer qu’une personne peut et veut faire un peu ou beaucoup d’exercices, mais le mieux reste de penser à le vérifier avec elle. Sinon, nous risquons nous laisser prendre par nos a priori.
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10. Communication efficace
La qualité de la communication thérapeutique, notamment grâce à l’écoute active et à la clarification des doutes, a été abordée en détail. J’ai montré comment une bonne communication renforce l’alliance thérapeutique, augmente la motivation et évite les malentendus. Vous trouverez des stratégies comme le fait d’écouter sans interrompre, reformuler pour clarifier, poser des questions ouvertes pour faire élaborer, ou encore utiliser le contact visuel et manifester l’empathie.
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11 et 12. Soutien social
Le soutien social, tant sur le plan émotionnel que pratique, est un levier puissant pour l’adhésion aux exercices. J’ai discuté des stratégies pour évaluer ce soutien et aider le patient à en tirer parti, tout en proposant des pistes pour surmonter les situations où l’entourage peut être un frein. Ce contenu permet de s’appuyer sur la dimension sociale pour réellement adopter une pratique biopsychosociale.
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13. Aider le patient à trouver du temps
Enfin, le dernier billet de la série portait sur la gestion du temps et la perception du patient concernant l’intégration des exercices. J’ai expliqué comment réduire le sentiment que les exercices prennent trop de temps, comment les rendre plus attrayants et comment aider le patient à intégrer cette nouvelle routine de manière fluide dans sa vie quotidienne.
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Conclusion
Ces 13 déterminants sont interdépendants et leur interaction façonne la réussite de nos prises en soins. J’espère que cette synthèse vous aura donné un aperçu des nombreux aspects à considérer et vous donnera l’occasion d’aller approfondir les points qui vous semblent pertinents pour votre pratique. Chaque patient est unique, et notre rôle est de trouver les clés qui l’aideront à surmonter les obstacles, avec respect et expertise.
Je vous remercie pour votre fidélité tout au long de cette année et vous invite à continuer à partager vos retours, idées et expériences sur X et Instagram. Prenez soin de vos patients, mais surtout, prenez bien soin de vous.